LE MAGAZINE DES TENDANCES MODE & LIFESTYLE
TRENDS EXPERTE, DIRECTRICE ARTISTIQUE ET SCENOGRAPHE, ELISABETH LERICHE ACCOMPAGNE DEPUIS LE DEBUT DE SA CARRIERE LES MARQUES ET LES SALONS DANS LA CREATION ET LE DEVELOPPEMENT DE LEURS COLLECTIONS, LEURS APPROCHES TENDANCES ET PROSPECTIVE, MAIS AUSSI DANS LA MISE EN SCENE DE LEURS ESPACES DE VENTE ET D’EXPOSITION. POUR UN1QUE, ELLE ANALYSE L’ORIGINE DES TENDANCES, LEURS MULTIPLES EVOLUTIONS ET LES MUTATIONS DE NOS MODES DE VIE ET DE CONSOMMATION.
BIO EXPRESS // JEUNE DIPLOMEE D’ART ET DE CREATION TEXTILE A L’ECOLE DU LOUVRE, ELISABETH LERICHE A INTEGRE LES EQUIPES DE NELLY RODI OU ELLE A APPRIS SON METIER DE SCENOGRAPHE, DE CHASSEUSE DE TENDANCES, ET DE DIRECTRICE ARTISTIQUE. CINQ ANS PLUS TARD, ELLE VOLE DE SES PROPRES AILES ET LANCE SON BUREAU DE STYLE EPONYME. DEPUIS LORS (CELA FAIT 20 ANS), ELLE ACCOMPAGNE LES MARQUES ET LES SALONS DES INDUSTRIES CREATIVES.
Quel est votre positionnement en tant que bureau de style et agence de création ?
J’ai ouvert mon bureau de style après 5 années passées chez Nelly Rodi. J’accompagne les marques de décoration en conseil style, mais aussi des salons professionnels tels que Maison&Objet depuis sa création. Je façonne notamment des espaces tendances prospectifs qui présentent à chaque session des thématiques porteuses de sens pour valoriser les produits, guider les acheteurs et les aider à communiquer.
En quoi consiste votre travail ?
Tout d’abord, je tiens à préciser que c’est un travail d’équipe. Nous réfléchissons à l’évolution des modes de vie en analysant tout ce qui se passe autour de nous. C’est absolument passionnant car il faut être à l’écoute de tous les signaux et être d’une extrême curiosité. On observe, on analyse, on synthétise, puis on choisit des partis-pris forts en fonction des marques que l’on accompagne pour sortir le produit juste, au bon moment. En outre, les études sociologiques sont déterminantes car il faut tenir compte des évolutions des modes de vie…
D’où viennent les tendances ?
Les tendances viennent de partout car on s’inspire de tout : de la rue, de l’art, des expositions, des films… C’est essentiel d’être au fait de ce qui se passe dans la mode, la déco, l’architecture, la gastronomie. Personnellement, je trouve souvent mes inspirations dans la nature, j’écoute mon instinct et je me mets constamment à la place des clients qu’il faut capter. J’imagine quelles expériences, quelles émotions et quelles sensations ils vont éprouver à la découverte du produit…Face à un monde qui se dématérialise de plus en plus, on a besoin de se reconnecter à la matière, de toucher, de sentir ; bref, de donner envie et de susciter le désir. Par ailleurs, les tendances sont les cycles. Pour schématiser, si on a une belle histoire sur les neutres par exemple, on aura par la suite un réveil de la couleur. Mais attention, aujourd’hui, on est dans l’ère des métissages, des brassages, des associations, il y a moins de diktats que par le passé.
Qu’est ce qui a évolué dans les comportements des consommateurs ?
Les clients sont beaucoup plus avertis grâce aux réseaux sociaux, plus exigeants par rapport à leur choix. Si l’accès aux tendances et aux informations est plus ouvert, les acheteurs sont aussi nombreux à se sentir noyés et à vouloir être guidés.
Qui sont vos clients ?
Nous travaillons depuis 10 ans pour la Redoute Intérieurs en proposant des thèmes tendances afin de structurer les collections de mobilier, de textile et d’accessoires. Nous avons trois univers distincts : bohême, contemporain et traditionnel. Nous préconisons des gammes de couleurs, de matières et de formes que nous réunissons sous différentes histoires de style. Ainsi, les designers de bureau de création en interne peuvent s’inspirer et proposer des dessins qui donnent naissance à de beaux produits dans l’air du temps. C’est très valorisant d’accompagner nos clients jusqu’au bout du processus, de la création à la mise en place d’une scénographie. C’est pourquoi, nous avons lancé un secteur architecture d’intérieur pour créer des magasins et des espaces éphémères pour des événements tels que des journées presse, des pop-ups ou des stands sur les salons.
L’IA est-elle pour les créatifs de tous bords une chance ou une menace ?
L’IA est une belle opportunité à condition de la considérer comme une assistance à la création. De toute façon, si le prompt de départ n’est pas suffisamment précis, les émanations ne seront généralement pas à la hauteur de vos espérances, que ce soit pour la génération de textes ou d’images. À contrario, pour imaginer des mondes futuristes imaginaires, cela peut ouvrir positivement le champ des possibles.
Peut-on parler de décloisonnement des tendances ?
Tout s’inspire, tout s’influence, mais il y a des limites car le rythme de production est beaucoup plus rapide dans la mode que dans la décoration. Les coloramas doivent être travaillés bien en amont car les filateurs sont la première maille de la chaine. Pour La Redoute Intérieurs par exemple, nos préconisations sont réalisées deux ans à l’avance. Par ailleurs, dans la déco et l’ameublement, on multiplie les contraintes car au-delà de l’esthétique du produit, de sa désirabilité et de son accessibilité, le produit se doit d’être fonctionnel.
Y a-t-il des tendances longues et courtes ?
Il existe aussi des tendances de fond longues et transversales comme la quête de bien être par exemple que l’on retrouve à la fois dans la mode, la gastronomie, l’hospitality et la décoration. Parallèlement, certains cycles nous amènent à en réactualiser certaines. Par exemple, le thème inspiré de la méditerranée réapparait régulièrement avec de nouvelles évocations.
Comment l’inflation impacte t’elle le marché de l’ameublement et de la décoration ?
Plus qu’auparavant, il faut viser juste, aller à l’essentiel tout en gardant sa singularité pour faire rêver les acheteurs. Contrairement aux générations précédentes, la Genz a une forte appétence pour la seconde main. L’accession à la propriété n’est pas non plus l’une de ses priorités. Le paysage de l’ameublement et de la déco risque donc de s’en retrouver bouleversé.
Qu’est ce qui a évolué sur le marché du design ?
Véritable reflet de notre société, le design joue les grands écarts. Il y a d’une part les pièces de design d’exception considérées comme des œuvres d’art que l’on retrouve par exemple au Pad et à l’art Basel. Les œuvres des frères Bouroullec en sont une belle illustration. Et, d’autre part, une démocratisation du design, grâce à des enseignes comme Ikea qui on su offrir à leurs clients de belles pièces au service du beau et de la fonction mais accessibles à tous.
APRES TECH EDEN, ECLAIRAGE SUR L’ALLIANCE VIVIFIANTE DE LA TECHNOLOGIE ET DE LA NATURE, MAISON&OBJET ET PECLERS PARIS EXPLORENT UN NOUVEAU THEME STIMULANT OPTIMISTE ET RESILIENT.
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