ANNE ETIENNE REBOUL
Présidente de PECLERS PARIS

PECLERS PARIS A GAGNE SES LETTRES DE NOBLESSE A L’INTERNATIONAL AVEC SES CAHIERS DE TENDANCES ET SON ACTIVITE CONSEIL QUI PROPOSENT DES PROSPECTIVES A DEUX ANS SUR LA PLUPART DES SECTEURS DE LA MODE ET DU LIFESTYLE. ELLE DECRYPTE LES NOUVELLES TENDANCES DE CONSOMMATION, IMAGINE LE FUTUR ET IDENTIFIE LES TERRITOIRES D’EXPRESSION SOCIETALES ET ESTHETIQUES DES MARCHES EN COHERENCE AVEC L’ADN DE SES CLIENTS. OUTRE SA PUISSANCE PREDICTIVE, PECLERS DONNE VIE A DES CONCEPTS CREATIFS, CONSTRUIT UNE OFFRE A FORT IMPACT ET ACCOMPAGNE LES MARQUES DANS LEUR PROCESSUS DE CREATION ET LEUR DIRECTION ARTISTIQUE. ANNE ETIENNE-REBOUL REVIENT SUR LES EXPERTISES DE PECLERS PARIS, SES METHODOLOGIES ET LES NOUVEAUX ENJEUX DU MARCHE MODE EN FRANCE ET A L’INTERNATIONAL.

BIO // ANNE ETIENNE-REBOUL A DEBUTE SA CARRIERE A LA COMMUNICATION D’ESSILOR. ELLE TOMBE AMOUREUSE DU PRODUIT, DE LA CREATIVITE ET DU SAVOIR-FAIRE ARTISANAL CHEZ MONTBLANC AU SEIN DU GROUPE RICHEMONT EN TANT QUE MARKETING MANAGER. GALVANISEE PAR LE LUXE ET LES CAHIERS DE TENDANCES, ELLE INTEGRE PECLERS EN TANT QUE DIRECTRICE DE CLIENTELE MODE ET MAISON. EN 2010, ELLE DEVELOPPE EMEA ASIA, LA FILIALE DE PECLERS EN CHINE POUR AIDER LES FABRICANTS A DEVELOPPER DES MARQUES DESTINEES AUX MARCHES DOMESTIQUES EN PLEIN ESSOR. ELLE EN DEVIENDRA LA VICE-PRESIDENTE EN 2017. ELLE EST A LA TETE DE PECLERS PARIS DEPUIS NOVEMBRE 2019.


Quelles sont vos différentes missions ?

Notre mission principale est de passer les tendances au crible et au filtre de l’ADN des marques. On travaille également sur des problématiques variées en faisant du sur-mesure pour nos clients : définition des valeurs d’une marque (celles qui font écho à leur cible), évolution de la consommation sur un secteur ou un pays spécifique (l’évolution de la féminité en Asie par exemple) ou conseils produits et expériences-clients personnalisés par pays. Le siège de Peclers est situé à Paris, mais nous avons également des bureaux en Chine, à Los Angeles et à Munich, ce qui nous permet d’avoir une vision à 360°. Par ailleurs, nous avons un réseau de 15 agents à travers le monde qui commercialisent nos cahiers de tendances. Chaque cahier, qui propose une prospective a deux ans, traite d’un sujet ou d’un secteur spécifique : la couleur, la mode femme, la mode homme, l’environnement et le design, la beauté et le bien-être.

Qui sont vos clients en matière de cahiers de tendances ?

Les fabricants et industriels, tisseurs & producteurs de pigments pour peintures ou cosmétiques ; les marques internationales dans des secteurs variés comme Nespresso, Huawei, Unilever ; des retailers ou des department stores. Nos cahiers sont commercialisés 3000 euros pièce. On a des clients qui en achètent une ou deux éditions par an et d’autres comme certains mastodontes du marché mode qui les acquièrent tous.

Qu’est-ce qui motive l’achat d’un cahier de tendances ?

Le cahier de tendances est un outil précieux d’inspiration et de création pour nourrir nos clients et éviter la page blanche. Par ailleurs, Peclers est reconnu pour son regard curateur, ce qui est primordial sur un marché surabondant où le consommateur ne peut pas tout absorber. Nous sommes capables de prédire les tendances qui vont rencontrer leur public et celles qui vont perdurer.

Comment vos équipes sont-elles réparties ?

L’équipe Peclers Paris est répartie en trois typologies d’experts, les créatifs composés de stylistes et de designers qui fonctionnent par secteur, les prospectivistes et planners qui se concentrent sur la stratégie de marque et les évolutions de la consommation et les consultants qui interviennent sur les briefs clients pour affiner les problématiques.

Comment élaborez-vous vos cahiers tendances ?

Les stylistes et prospectivistes nous ont présenté en juillet les inspirations pour la saison automne hiver 26/27 pour des publications en novembre 24. Ils ont planché sur des moodboards qui rassemblent leurs intuitions, des mots clés et des images. Tout débute par des signaux faibles et émergents. En parallèle, on organise des réflexions prospectives pour débusquer les macro-tendances. Ce grand observatoire met en exergue des hybridations et des confrontations : hédonisme contre valeurs fondamentales, singularité contre diversité, naturalité contre technologies. Quel que soit le courant abordé, il y a toujours un rapport à l’imaginaire, au temps et à l’espace, à la technologie et à la science.  Parallèlement, on fréquente les salons internationaux en B to B pour comprendre les évolutions des secteurs et débusquer les nouvelles innovations. Enfin, nous passons au crible les mouvements culturels et artistiques avec notre sensibilité particulière – ce qui fait écho en nous. Les équipes créent aussi des bibliographies/sources tout au long du processus, pour engager nos clients partenaires à aller plus loin.

« La vraie révolution de la GenZ : l’expérience plutôt que la possession »

La jeunesse est-elle toujours un porte-drapeau des tendances ?

La jeunesse continue à l’être mais pas que… On a changé de contexte, ce n’est pas parce qu’ils maîtrisent Instagram et TikTok qu’ils doivent tout porter. L’intergénérationnel dans un monde à la démographie vieillissante est très intéressant. Il y a moins de segmentation liée à l’âge, une envie de travailler sur ses valeurs communes, une modernité dans l’échange et la transmission. Aujourd’hui, l’art du mélange est partout avec des résultats souvent inattendus. Tout est une question d’ouverture et de curiosité.

Comment expliquez-vous la porosité des tendances d’un secteur à l’autre ?

Quand on est à fond dans un secteur depuis des années, c’est normal d’avoir envie de temps en temps de faire un pas de côté. Même la terminologie des tendances montre cette porosité des secteurs : on parle de texture gourmande par exemple. Par ailleurs, cette porosité existe d’un continent à l’autre. Le sustainable ne fonctionnait pas à en Asie avant la covid, alors qu’il y fait une vraie percée côté matières. De même le jaune fonctionne bien avec de nouvelles nuances, alors qu’il était complètement à proscrire jusque-là car il avait la réputation d’être un tueur de teint. En Chine particulièrement, il y a une vraie fascination de l’Occident, même s’il faut reconnaître qu’ils commencent à se réapproprier leur histoire.

L’IA et les tendances : amies ou ennemies ?

L’IA générative est une amie car elle est un bon outil d’accompagnement créatif à condition de savoir exactement ce que l’on veut. En revanche, elle a la fâcheuse tendance à tout lisser. Quand on croit comme moi aux accidents créatifs, c’est compliqué. On a tenté de les utiliser pour nos cahiers de tendances mais les photos originelles sont toujours plus singulières et originales. L’IA peut stériliser la culture et d’une certaine façon nous uniformiser.

En termes de consommation, qu’est-ce qui différencie la GenZ de ses aînés ?

Outre qu’ils savent communiquer, ils se différencient surtout sur leur capacité à challenger le monde qui les entoure car c’est la génération no bullshit. Ils veulent du sens, de l’écologie mais pas seulement. Ils aimeraient apporter une meilleure contribution au monde que leurs aînés, être moins polluants. Ils ont une vraie réflexion sur leurs valeurs. Par ailleurs, l’expérience les intéresse beaucoup plus que la possession. Et ça, c’est une vraie révolution !

 

 

 

 

LES CAHIERS DE TENDANCES COLORIMÉTRIQUES DE PECLERS

Chaque saison, Peclers Paris présente dans son cahier de tendances Colors publié deux ans avant la saison visée – 45 couleurs exclusives fabriquées à la main. Organisées en sept gammes, elles sont la source des harmonies présentées dans les différents cahiers de tendances Peclers couvrant les domaines de la mode, de la beauté, du design et de l’art de vivre.

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